
Classement des ventes de systèmes bancaires centraux
Bien qu’une banque islamique opère dans la cadre d’un business model basé sur la conformité avec Charia, une banque islamique reste avant tout une institution financière pour laquelle les systèmes d’information constituent l’épine dorsale du fonctionnement aussi bien pour supporter les activités métier et d’appui de la banque que pour procurer un avantage concurrentiel.
Par Wail Aaminou, Directeur Général de Spectrum www.spectrumfs.com
Le potentiel de la banque islamique a naturellement attiré des éditeurs de solutions bancaires conventionnelles tels que Temenos, Mysis et Tata Consultancy Services (TCS). D’autres éditeurs, par contre, se sont positionnés exclusivement sur cette activité comme International Turnkey Systems (ITS) et Path Solutions. Ces éditeurs restent très compétitifs (2 éditeurs dans le top 3). L’industrie informatique pour la banque islamique, évaluée par Gartner à 276 Millions de dollars en 2009, devrait logiquement croître à deux chiffres dans les années qui viennent.
A l’instar des solutions bancaires conventionnelles, les solutions bancaires islamiques sont en quête constante pour améliorer l’excellence opérationnelle de la banque, sa proximité avec les clients ainsi que sa capacité à innover. Cependant, ces solutions confortent quatre challenges spécifiques :
Carence en application des Standards
La pratique de la banque islamique diffère d’un pays à un autre voir même au sein du même pays. La diversité des pratiques pose un contrainte pour les solutions informatiques qui doivent garantir une grande agilité et flexibilité, ce qui prive la banque islamique de bénéficier des économies d’échelle et génère un coût supplémentaire pour la banque. Certes, de grands efforts ont été entrepris par l’AAOIFI (The Accounting and Auditing Organization for Islamic Financial Institutions) par exemple pour standardiser la pratique de la banque islamique mais le chemin reste encore long.
Complexité des opérations
Afin de satisfaire un besoin de financement ou de placement, le processus de la banque islamique sera plus complexe que celui d’une banque conventionnelle, toute chose étant égale par ailleurs. Pour illustrer, l’équivalent d’une opération de crédit de consommation simple dans le monde de la banque conventionnelle est un financement mourabaha qui consiste en une promesse d’achat d’un bien par le client, d’un achat du bien par la banque chez le fournisseur, de la livraison du bien, de la vente pour le client, de la livraison et du suivi des règlements. Ajoutons à cela que la conformité avec charia impose une traçabilité précise des opérations précédentes dans le système d’information.
Taille réduite des banques
En dépit de la croissance spectaculaire de la finance islamique, la taille des banques islamiques reste très modeste comparée aux banques conventionnelles. A titre d’exemple, Al Rajhi bank l’une des plus grandes banques islamiques au monde disposait de 49 milliards de dollars d’actif en 2010 contre 2 670 milliards de dollars pour BNP Paribas. En conséquence, les banques islamiques ne bénéficient pas de grandes d’économies d’échelles et ainsi le coût des solutions rapporté aux bénéfices est plus élevé ce qui réduit leur compétitivité.
Manque de compétences
Réussir l’implémentation des solutions informatiques bancaires suppose avant tout de disposer de compétences maîtrisant aussi bien le volet technique que le volet métier. Le manque d’un pool de compétences profond à ce niveau porte préjudice aussi bien aux éditeurs qu’aux banques. Ainsi, les deux parties doivent investir dans la formation de leurs ressources ou chercher la perle rare ce qui impose des coûts importants en conséquence.
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